Au cours du conseil de cabinet présidé le 25 juin, à Yaoundé, par le Premier ministre, Joseph Dion Ngute, le ministre du Commerce, Luc Magloire Atangana, a révélé le volume global des échanges commerciaux du Cameroun a reculé de 16% au cours du premier semestre 2020, à cause de la pandémie du coronavirus.
Les exportations et les importations ont respectivement reculé de 14% et de 16%. Pour le Ministre du commerce, cette pandémie offre au Cameroun l’opportunité de revoir sa stratégie commerciale en développant les échanges régionaux et sous-régionaux au regard de ses potentialités, tout en réduisant le volume des importations des produits alimentaires et manufacturés à l’effet de réduire sa dépendance vis-vis de l’extérieur.
Pour ce faire, il a préconisé un train de mesures structurelles telles que l’implémentation accélérée du Plan directeur d’industrialisation afin d’accroître le niveau de transformation locale des matières premières, la relance des grandes filières d’exportation ainsi que le développement de la pisciculture et de l’aquaculture. Le membre du gouvernement a également recommandé l’accompagnement des entreprises camerounaises dans l’arrimage de leurs produits aux marchés d’exportation, l’aménagement à l’étranger des points de commercialisation des produits « Made in Cameroon », le développement du mentorat et du réseautage des entreprises nationales à l’export.
Selon la Banque africaine de développement (BAD), sur la période 2014-2017, la part du total du Cameroun dans les échanges intracommunautaires a atteint 24,7%, grâce à la relative diversification de son économie et l’existence de corridors routiers avec tous les pays de la Cemac (Cameroun, Centrafrique, Congo, Gabon, Guinée équatoriale et Tchad) et le Nigéria.
Seulement, indique la BAD, ces échanges commerciaux entre le Cameroun et ses pairs de la Cemac auraient pu être plus importants en l’absence d’obstacles au commerce transfrontalier auxquels font face les pays de cet espace communautaire. Parmi ces obstacles, il y a, entre autres : l’insuffisance des infrastructures, malgré les nombreux projets en cours, mais surtout les tracasseries des agents des administrations publiques sur les différents corridors.